Le pays Toy toujours Charlie
La Dépêche - le 13/02/2015
Comme ailleurs, le 7 janvier dernier, le Pays Toy est en état de choc. Il reçoit bon nombre d'étrangers et les propriétaires de résidences secondaires y ont leurs habitudes. Des messages de sympathie affluent d'Espagne et de Grande-Bretagne. Venu skier à Barèges, le peintre Hippolyte Soler peint sur la neige un «Je suis Charlie» stylisé. Patrick Marcou tient le magasin de presse. Pour son anniversaire, il prévoit de fermer partiellement et de rester en famille. Mais il est né un 8 janvier. Son magasin est assailli : «C'était le défilé permanent pour les journaux» et les commandes du prochain «Charlie Hebdo», le fameux numéro à la couverture verte. Complet, le centre militaire se vide d'un coup. Les hommes sont rappelés dans le cadre du plan Vigipirate. Au cirque de Gavarnie, une banderole «Je suis Charlie» est suspendue à côté de la cascade la plus haute d'Europe. En geste de soutien, la Maison de la vallée à Luz passe le documentaire «C'est dur d'être aimé par des cons». La nuit, des bougies s'allument à quelques fenêtres. Les jeunes sont eux aussi choqués par les tueries des 7 et 11 janvier. «Mon arrière-petite-fille a 14 ans, explique Ginette Rey, elle m'a parlé des débats qui se sont tenus à l'école. Certains élèves ont compris la chance qu'ils ont de vivre ici.» Le canton est paisible, on s'y sent protégé, même si parfois la nature s'y déchaîne. Un mois plus tard, le pays Toy est toujours Charlie, des commerces affichent encore le petit panneau noir et blanc qui a fait le tour du monde.
